Introspection des doigts de Pied’

« Quand j’étais petit… »

L’origine.

Classé dans : Feuille ou clavier,Made in Miane — 3 juin, 2011 @ 7:26

[En revisitant mes dossiers, j'ai retrouvé ce fameux poème, qui fut la base de ces écrits. Il n'y était pas, allez savoir pourquoi, deux ans plus tard, je lui donne enfin sa place ici... Erreur corrigée. Même si cela peut paraître inutile.]

« Quand j’étais Petit… »

« Quand j’étais petit, je n’étais pas grand »
J’avais peur la nuit, je pleurais -souvent.
J’sautais de lits en lits, n’osant mettre pied à terre
Effrayée par les monstres cachés dans la poussière.
J’avais des yeux d’enfants que j’ouvrais grand le soir,
Quand mon père s’accrochait aux barreaux du couloir.

«  Quand j’étais petit, je n’étais pas grand »
Je frissonnais la nuit en étreignant – doucement,
Les oreillers fournis, en attendant Maman.
Il y avait mon sourire, mes lèvres retroussées
Qui dans leurs souvenirs les auront tant touché.

« Quand j’étais petit, je n’étais pas grand »
J’m'inventais des amis, pour parler- simplement,
J’leur confiais mes secrets, j’leur montrais mon pays,
Celui que j’me plaisais à peindre sur du gris.
Il y avait un château, des tours et des princesses,
J’étais le prince charmant, pas la môme en détresse.
Je les sauvais, tu sais, sans peur du danger,
J’crois bien que je pensais, qu’eux viendraient pour m’aider.

« Quand j’étais petit, je n’étais pas grand »
J’patientais dans mon lit de longues heures durant.
J’voudrais qu’on m’ait serré, pour m’rassurer -parfois,
Au lieu de m’accuser de tout et n’importe quoi.
Le sol me donnait froid, mon coeur ne cognait pas,
J’craignais de dire « papa », mais toi tu t’fous d’tout ça…
J’avais crée un Dieu qui prenait soin de moi,
Il venait m’consoler quand personne n’était là.

« Quand j’étais petit, je n’étais pas grand »
J’entendais, dans mon lit, les cris de mes parents.
J’me bouchais les oreilles pour traverser la route,
Puis je fermais les yeux et puis en avant toute.
Je ne craignais plus rien, pas même la grande fin,
J’songeais pas à demain en embrassant l’gamin.
Quand Il sortait la corde pour pouvoir s’attacher,
Moi j’évitais l’désordre et j’passais à côté.

« Quand j’étais petit, je n’étais pas grand »
J’me disais qu’c'était ainsi qu’j'allais grandir -maintenant.
J’me souviens des virées, quand elle trompait mon père,
Je gardais leurs secrets, bien obligée d’me taire.
Je voulais pas grandir, pas aimer, pas souffrir,
J’m'imaginais dormir, personne pour m’retenir.
Le môme tendait les bras, je l’prenais contre moi,
Puis j’prévenais Papa qu’la police était là.

 

Parce que je n’ai rien à perdre

Classé dans : Made in Miane — 1 mai, 2009 @ 9:16

Quand j’étais petite…

Quand j’étais petite, j’étais déjà tellement énervée par l’idée d’échouer. J’avais déjà cette façon étrange de ne rien vouloir lâcher, plus proche de la folie que du courage, bien souvent. Je fermais déjà les yeux en me répétant « Je le ferais, je n’ai rien à perdre, je le ferais ! ». Diable, j’étais déjà un peu timbrée. L’air de rien, j’étais capable des actes les plus insensés, les moins osables. Ils faisaient naître en moi une sorte d’excitation, d’amusement intense. Et -c’est bien vrai- ils étaient un moyen de me prouver que j’étais capable de tout.

Et quand j’étais petite, croyez-moi, j’étais déjà capable de faire des actions profondément crétines avec acharnement et dévotion. Comme un artiste qui pousse le vice de sa peinture jusqu’au bout, répondant à ses seuls instincts et ses seules envies.

L’apprentissage du vélo, déjà, témoignait de mon acharnement. J’ai appris à faire du vélo seule, tombant et retombant. Couverte de bleus mais ne voulant rien lâcher ! A 5/6 ans déjà… oui, je ne renonçais devant aucune difficulté. J’ai dompté le vélo. D’ailleurs, j’étais si fière de moi que je n’ai rien de trouvé de plus intelligent que de tourner – tourner – tourner encore sur le deux-roues, jusqu’à m’écraser comme une crêpe au sol, une dent en moins.

En parlant de dents. Foutues dents ! Elles bougeaient, elles m’énervaient. Comme chaque vieux fou (positivement parlant), mon grand-père me glissait quelques idées saugrenues pour y remédier. Par exemple d’attacher le bout d’un fil à ma quenotte, l’autre à une porte, et de claquer la dite-porte. Radical. J’ai essayé. Entre autres. Je me souviens avoir croqué comme une malade dans une noix pour faire tomber l’une de ces emmerdeuses blanche. Ou bien encore de ces longs moments passés devant le miroir de la salle de bain, à arracher celles qui m’indisposaient. Avec succès.

Une grande malade, je vous l’accorde. Ce goût du risque s’est développé dans des situations plus dramatiques. A 12 ans, je n’ai pas hésité à me dresser face à mon frère aîné. « Frappe moi donc ! OSE ! Qu’est-ce que tu attends ?! ». Une mandale aurait suffit à me mettre K.O. Au même âge, je me souviens avoir répondu à une envie folle vis à vis de mon père. Ce fut la première insulte qui franchit mes lèvres à son propos. Ceci dit, courir autour de la table de la salle à manger comme une dératée, poursuivie par mon cher et tendre paternel, a calmé mes ardeurs… Ce qui reste compréhensible.

Je ne lâchais rien. J’estimais que le risque pris était amusant. Je n’ai pas changé, à ce propos. En fait, tout à empiré. Je me dresse encore face à des montagnes, hurlant mentalement que « je n’ai rien à perdre ». Je m’en persuade. Si fort que -parfois- j’en arrive à le croire. Cette dose de courage et d’inconscience me pousse à oublier, dans des situations plus ou moins critiques, que c’est faux : j’ai beaucoup à perdre.

Au collège, je ne ressentais aucune peur face à l’autorité. Je faisais face à mon professeur d’allemand, en oubliant le respect que je lui devais. Je parlais téléphonie dans le bureau du boss. Je n’avais rien d’une rebelle, ne vous méprenez pas. J’osais simplement m’écarter du droit chemin, de temps en temps, pendant un moment ridiculement court.

Et j’avais peur de l’échec. J’en ai toujours affreusement peur. Je déteste jusqu’à l’idée d’échouer. Je ne veux pas, et ne voudrais jamais, échouer à les protéger. Tous. Mes frères, ma mère, ma famille entière. Peut-être même mes amis. Alors, je me dresse encore face au danger, je prends les coups pour eux. Parce que « je n’ai rien à perdre », soit disant. Parce que « je ne supporterais pas de les perdre », en vérité. Je me sacrifierais pour eux. Je me suis sacrifiée pour eux. Maintes fois.

Surtout ce jour là, où Christophe semblait si fragile. Où mon père semblait si cruel. Où j’ai eu peur. Mon père lui faisait tellement de mal. J’aurais donné ma vie pour lui, en cet instant. J’ai sacrifié le pauvre équilibre que j’avais mis tant de temps à acquérir. Pour ne pas que mon père lui fasse du mal. J’ai fais face à l’homme. Je me souviens avoir tout encaissé pour Christophe, avoir souffert si fort pour lui. Mon père hurlait, violent et si cruel. Il hurlait sur moi. Je pleurais. Ma stabilité s’effondrait, mais je ne regrette rien, j’espère avoir réussie à prouver à mon frère que je l’aimais si fort que j’acceptais de me faire abattre, de retenir l’attention de mon père pour que lui -mon frère- ne prenne aucun coup. Je ne suis pas stupide au point de croire que mon frère n’a pas eut mal pour moi. Mais la douleur était différée, beaucoup moins virulente, je l’espère, que s’il la prenait de plein fouet.

Parce que « je ne supporterais pas de les perdre », je donnerais ma vie pour eux. Je n’échouerais pas. Jamais. Parce qu’Aurélien a déjà pris des raclées pour me protéger. Parce que Christophe en a déjà mis, pour la même raison. Parce que je le leur dois, je n’échouerais pas. L’inconscience m’aidera.

Une gameuse.

Classé dans : Made in Miane — 15 mars, 2009 @ 2:41

Quand j’étais petite…

Quand j’étais petite, je possédais déjà le profil d’une gameuse. Mais peut-être que ça va de paire avec mon amour de l’imaginaire. Je n’en suis pas certaine. En fait, j’en doute. Je pense que ça vient de lui, de mon frère Christophe. De son amour à lui pour les jeux vidéos. De mon amour, à moi, pour lui. Mon envie de me plonger dans son monde, de me mêler à ses loisirs. D’être tout près de lui.

Petite, il apparaissait déjà extraordinaire à mes yeux. Je disais à ma mère « Tout le monde dit qu’Aurélien est beau, mais moi je trouve que Christophe il est magnifique. » J’avais raison. Il l’est. Je ne sais pas si c’est correct de l’écrire, mais j’ai toujours été beaucoup plus touchée par Christophe.

Quand j’étais petite, je restais des heures à côté de lui, à le regarder jouer à Zelda Ocarina of time, détruire des adversaires dans Mortal Combat, ramasser des bananes d’or dans Donkey Kong. Et le reste. Quand j’étais petite, je ne voulais pas toucher les manettes, ça ne m’intéressait pas. Je préférais regarder l’écran et l’observer, lui, ses doigts experts courant sur les différents boutons, incitant le personnage à bouger de telle ou telle manière, dans telle ou telle direction. Je trouvais ça fascinant, c’était comme si Christophe m’écrivait une histoire, rien que pour moi, où le personnage prenait ce chemin là -et pas un autre- parce que mon frère l’avait décidé.

Au fil du temps, ma passivité s’est estompée. D’observatrice, je passais actrice. Christophe jouait à un jeu de rôle sur internet, je décidais d’y créer mon propre personnage. Et peu importait qu’à douze/treize ans je ne comprenne rien aux statistiques physiques et mentales de mon personnage. J’entrais enfin dans l’univers de Christophe. Confidence pour confidence, j’adorais ça.

J’aimais voir son bonhomme évoluer avec des ailes dans le dos. J’aimais le simple fait que mon frère me tende des tas de feuilles recouvertes de codes, de stats (chiffres et nombres) qui me dépassaient complètement. J’aimais lire ces feuilles pour lui faire plaisir, et le faire avec le sourire, s’il vous plait ! J’aimais le nom de mon personnage, trouvé par ma mère : Sibelle. J’aimais les gens qui -sur ce jeu- m’ennuyaient, parce que je pouvais ensuite savourer la façon dont Christophe et ses compagnons me vengeaient, avec acharnement et passion. Avec ce jeu virtuel, pour la première fois de ma vie, j’eus l’impression que nous existions. Ensemble.
Dans la foulée, Christophe m’offrait une autre possibilité d’exister : une adresse mail. Mon pseudo, pour cette adresse, se rapprochait du sien. Comme un lien. J’étais son féminin.
Puis vint la création d’un site internet -entre autres.

Donc oui, une gameuse. Aujourd’hui, je pense répondre encore à l’appellation. Je ne joue plus vraiment avec Christophe, mais il m’arrive de le faire avec ma belle-soeur – sa chérie. C’est suffisant. Même sans jouer avec Christophe, nous partageons encore nos mondes respectifs.

Nous partagerons encore nos mondes. J’en fais le serment. Peu m’importe que le sien soit parfois nébuleux, peu m’importe que nous frôlions de temps en temps le GameOver. Peu importe qu’il ne soit pas si simple d’être fort, courageux, dans le monde réel.

Peu importe que la vie – la véritable- soit un jeu dont ne connaissions pas bien les règles. Bordel, ça n’a pas la moindre importance. Le GameOver de ce jeu là nous fauchera tous un jour, c’est bien vrai. Peut-être plus tôt que tard. Sûrement.

Un jour on s’ra GameOver frangin, dans la réalité, c’est bien vrai. Mais en attendant, on va lui démonter la gueule à ce jeu plein de méchants, de coups durs et de bobos salops. Moi j’ai déjà mon super héro.
Ouai, moi j’ai déjà mon super héro. Anti-héro, qu’ils penseront, les gens. Rien à foutre, Christophe lui fera la nique au GameOver de notre putain d’vie.

On l’aura, t’entends ? On l’aura.

[Tu me manques.]

La famille – Round 1

Classé dans : Made in Miane — 19 février, 2009 @ 12:20

Quand j’étais petite…

Quand j’étais petite, je pensais déjà qu’ils m’avaient abandonné. Eux. Vous savez, la famille. Ma vision du mot famille était encore assez large. Petite, ma famille, c’était aussi bien mes tantes et mes oncles que mes grands parents – des deux côtés.

Quand j’étais petite, je me disais qu’ils viendraient tous nous sauver. Que ma tante et mon oncle, qui habitaient si proche, arriveraient un jour, devant notre porte, et diraient « Venez les enfants, c’est terminé, nous sommes là maintenant ».

J’y croyais vraiment. Je les attendais. Non, nous les attendions. Oh bordel oui, qu’est-ce qu’on les a attendu… pendant si longtemps, presque déséspérément. »Venez nous chercher, s’il vous plait, venez, il va nous faire du mal, il va leur faire du mal. Pitié, venez ! »

Je me souviens de chacun d’entre eux tels qu’ils étaient avant tout ça, lorsque nous existions encore. Lorsqu’ils existaient encore. Ma cousine Ophélie qui n’aimait s’amuser qu’avec mon frère cadet. Mon cousin -mince, comment s’appellait-il déjà ? Sébastien je crois- qui préférait mon frère aîné. Ma tante Jeanine, qui me laissait me glisser chez les plus proches voisins, avec qui je restais pendant des heures et des heures. Mon oncle Alphonse, avec qui nous faisions des parties de pétanque, il me semble, mais surtout qui nous préparait des marrons dans la cheminée. Mamie Odette -diabétique- qui nous faisait toujours des pattes à la sauce tomate. Et Papi Maurice qui se chamaillait avec elle. Du côté de mon père.

Et puis, de l’autre côté aussi, il y avait Elodie, à peine plus jeune que moi, avec qui je jouais aux petits Poneys. Ma cousine Emeline, plus grande, plus frivole. Tante Patricia, si douce, si belle. Tonton Christian et ses airs de clown qui me faisaient tellement rire. Mami Jeannette et ses pâtisseries incroyables, tellement tellement bonnes. Papi Francis et ses albums photos. Je pouvais passer des heures devant ces images, plongée dans un monde figé sur des supports rectangulaires.

Avant tout ça, Mami Jeanette et Papi Francis nous portaient des Kinders Surprise et je passais des heures à jouer avec les petits bonhommes que j’y trouvais. Il y avait des grenouilles sur des skis, des marmottes portant un coeur, des pingouins avec des boules de neige et tout un tas d’autres petits personnages attendrissants.

Et puis, progressivement, il n’y eut plus personne. J’ai attendu. Qu’ils viennent, juste qu’ils viennent, n’importe lequel… Mais nous étions seuls et même lorsqu’ils passaient -si rapidement et sans jamais nous emporter avec eux- nous restions seuls. Bientôt, ils ne sont plus passés du tout. Et puis, parce que je savais que ça ne servait à rien, j’ai cessé d’attendre.

Les souvenirs d’eux avant, évoqués plus haut, me laissent froide désormais. C’est si loin, tellement flou. Mami Jeanette continuait à appeller, de temps en temps. Tante Jeanine m’envoyait les affaires qui n’allaient plus à sa fille. L’état de santé de Mami Odette et Papi Maurice se dégradait, alors ce n’était pas comme s’ils pouvaient nous aider. Et les autres, eh bien, allez savoir, ils faisaient leur vie.

Je n’ai plus attendu.

D’une manière ou d’une autre, même lorsque nous avons pris la fuite (ma mère, mes frères et moi), ils n’ont pas pris la peine de revenir. Je crois qu’ils ont fait semblant de nous oublier et qu’ils n’assument pas -maintenant- leurs actes. Je crois qu’ils ont peur de nous, de notre regard trahi, de notre ton acerbe. Et puis, peut-être qu’ils n’admettent pas qu’ils nous aient abandonné. J’espère. Sinon, et c’est possible aussi, peut-être qu’ils n’en ont juste rien à faire.

Malgré la proximité, Oncle Christian a refusé de m’héberger quelques temps. Mami Jeanette ne veut plus venir chez nous, même pour une semaine. Tante Jeanine a cessé de m’envoyer les frusques de sa morveuse. La dite morveuse nous ignore avec joie. Ma cousine Elodie n’a même pas pris la peine de descendre dire bonjour la dernière fois où nous sommes allé chez eux. Et au mariage du cousin Sébastien, mon petit frère m’a demandé si nous étions de la famille du marié ou de la mariée – parce qu’il ne s’en souvenait même plus. Mami Odette est morte, puis Papi Maurice aussi. A son enterrement, Tante Jeanine nous a remercié d’être venu, comme si nous étions de simples connaissances. Comme s’il ne s’agissait pas de notre grand-père.

Papa a beaucoup pleuré, il sortait lui-même de l’hopital, mon frère aîné était malade aussi, très très malade. Mais nous sommes resté ensemble, vous savez, papa, mes frères et moi. Sans les autres, ceux qui ne nous connaissent plus. Mon frère aîné a tendu une rose à mon père, je me souviens, et lui a dit : « Tiens, Papa, c’est pas pour Papi, c’est pour toi. »

Papa se sentait bien avec nous, avec ma main dans la sienne, la fleur dans l’autre. Je crois que sa soeur voulait l’aider à surmonter. L’aider tout court. La mort de Papi était un bon pretexte. Mais, d’une manière ou d’une autre, Papa voulait rester avec nous, les rejetés de la famille. Probablement parce que nous étions les plus vrais dans toute cette mascarade, ou parce qu’il était trop tard pour que Tante Jeanine aide qui que ce soit. Nous avons laissé pleurer notre bourreau sur notre épaule.

Quand j’étais petite, je pensais ma famille au sens large. J’ai depuis compris que, d’une manière ou d’une autre, nous étions et avions toujours été seuls. Il y avait mon père, ma mère, mes frères et moi. Et c’est tout.

Douleur. Unité. Ensemble dans le pire. Mais aussi les uns contre les autres. J’ai offert un petit Poney à Elodie, depuis, en souvenir. Je distribue des Kinders surprise à mes nièces, comme le faisait Mami Jeanette lorsque nous étions petits. En souvenir.

Oui, Petite, j’ai attendu. Et attendu -encore et encore.

 » Venez me sauver. Venez le sauver. Pitié… »

Mais ils ne sont jamais venu.

La faute à pas d’chance. Ou pas.

Classé dans : Le reste — 18 février, 2009 @ 10:41

scans031noir.jpg

[Avais besoin de me défouler, à ce moment là. Je ne sais malheureusement pas si je dois avoir honte de ce dessin ou non. En attendant de savoir...]

Mon vieux veston.

Classé dans : Feuille ou clavier — 18 février, 2009 @ 10:33

Allez savoir pourquoi j’aime tellement celui-là. Ouai, allez savoir.  

MON VIEUX VESTON 

La vie est une grosse blague,
Où les conneries arrivent par vague.
Je me réveille, le matin,
J’met un veston en peau d’chagrin,
Et puis j’attends.

J’attends qu’le film commence,
Une comédie, mêlée d’romance,
Un peu naïve, un peu austère,
J’attends de rire, d’rouler par terre.

Mais rien ne vient.

Mais rien ne vient, il est trop tard,
J’ai manqué le lanc’ment d’l'histoire.
Un gugus a volé mon siège,
Si bien qu’pour moi la séance s’achève.

Alors j’enfile mon vieux veston,
Spé sad et lamentations,
J’m'en vais longer les grands trottoirs,
Vous savez, histoire de voir.

On sait jamais si des bellâtres,
Prendraient la rue pour un théâtre,
J’pourrais m’asseoir, yeux grands ouverts,
Et vivre des scènes à ciel ouvert.

C’est ciel couvert.

C’est ciel couvert et la pluie tombe,
Les bellâtres courent s’mettre à l’abris,
Et moi, c’est pas qu’j’sois furibonde,
Mais juste un peu anéantie.

J’arrive encore au mauvais moment,
C’est mort pour le film, pour l’instant,
Y’a plus personne pour rigoler,
Tout juste mon vieux veston mouillé.

C’est mort pour la comédie,
Pour les ricanements et les âneries,
Pourtant la vie est une grosse blague,
Où les conneries arrivent par vague…
Maman m’la dit.

Maman m’la dit, un vendredi,
Un peu sur l’ton d’la plaisanterie,
Puis m’a tendu un beau veston,
Spé sanglots et dérision.

Et dans le col de c’vieux veston,
Que j’me traîne depuis la création,
Y’a cette foutue p’tite étiquette :
Made in drames, life et tempêtes -
Coutures en peau d’chagrin,
Pour ciel couvert et pâles refrains.

Ak-

Je lisais, avant d’écrire.

Classé dans : Made in Miane — 17 février, 2009 @ 6:20

Quand j’étais petite…

Quand j’étais petite, j’étais prédéstinée à être écrivain. Une pâle copie d’auteurs divers et variés, mais quand même.

D’abord il y a eu la lecture. Parce que j’étais encore petite quand j’ai découvert le livre, ce support fantastique où des personnes que je ne connaissais ni d’Adam ni d’Eve consignaient tous leurs rêves. J’ai toujours été fascinée par ce fait. J’observais – à 7 ans déjà- les plumes de ces illustres inconnus aligner des mots qui nourrissaient plus encore mon imagination. Je dévorais la façon dont ils bâtissaient un monde si différent du mien.

Quand j’étais petite, je m’enfermais dans ma chambre pour plonger dans des tonnes de bouquins. Je me souviens avoir sentis mon coeur se serrer et mes yeux s’embuer -juste s’embuer- en même temps que ceux des héros que je suivais. Je me souviens avoir esquissé des sourires quand ils étaient heureux. Je me souviens avoir tremblé quand ils avaient peur.

Je me souviens d’Evelyne Brisou-Pellen et de son Paris pris par la peste. Je me souviens de la Comtesse de Segur et de ses petites filles modèles, des malheurs de sa Sophie et de son Auberge de l’ange gardien. Et puis, il y avait les aventures de Fantomette (Georges Chaulet), Le petit Nicolas et ses copains (Sempé/Goscinny), tous les albums d’Asterix, l’histoire d’Anibal (d’Anne Bragance). Et toute ma collection, tellement étendue.

Plus tard, j’ai pris soin de lire à mon petit frère certaines de ces histoires. Notamment Peluchon (Irina Korschunow), Marie-Louise et Christophe, Mon bébé à 210 francs, ou encore Qui a peur de Madame Lacriz.

Je les cite par respect, parce qu’il s’agit de quasiment toute mon enfance.

Quand j’étais petite, je passais des heures au CDI du collège, écoutant les conseils de lecture avisés de la documentaliste. Elle appréciait l’attention particulière que je portais à ses bébés de papier. J’aimais l’attention particulière qu’elle me portait. Au bout d’un temps, c’est à la bibliothèque municipale que je passais mon temps, empruntant des piles de livres toutes les semaines. Je prenais Tom-Tom et Nana pour mon petit prince, Le seigneur des anneaux pour moi.

Et tant pis si je ne comprenais rien à ce pavé à 10 ans. Je développais une fascination pour les mots en eux-même, cela semblait suffisant. Le seigneur des anneaux était hors de ma portée, soit. Mais le dictionnaire non. Surtout pas le Dictionnaire des Synonymes, qui devint mon livre de chevet. Et qui l’est toujours.

Quand j’étais petite, je lisais. En découla mon amour de l’écriture, probablement. Mais là encore, rien n’est si simple. Ce n’est pas parce que je lisais que je voulais écrire. En fait, quand j’étais petite, l’idée d’écrire ne me taraudait pas particulièrement. Tout ça, c’est une histoire de circonstances (favorables).

D’un devoir de français. Du geste d’un père. J’avais dix ans. Je faisais ce qu’on voulait de moi, alors, quand il a fallut que j’écrive un conte pour un cours de français, je n’ai pas même pensé à rechigner (je ne savais de toutes façons pas rechigner). Ce n’était pas difficile, de mon point de vue. Je m’en moquais, aussi. Je l’ai fais simplement, mais pas comme je m’y attendais.

Peut-être étais-ce un moyen de me montrer qu’il m’aimait. Mais mon père a décidé d’écrire ce conte avec moi. Il s’agissait d’une histoire de lutin, de fleur magique et d’amour inconditionnel. Je ne sais plus, mais c’était beau. Je le conserve aujourd’hui dans un classeur, avec tous les écrits qui en ont découlé, pour des travaux ou pour le plaisir.

Si mon père n’avait pas écris avec moi, peut-être n’aurais-je pas tant chéris l’écriture. Plus encore que la lecture.

Aujourd’hui, j’ai du mal à croire qu’il ait été volontaire pour mêler son monde au mien dans une histoire. Fugace moment capturé par la mémoire. Nous n’avons jamais rien écris d’autre ensemble. Mais il s’agissait du commencement, du début de tout…

Quand j’étais petite, j’étais prédestinée à être écrivain. Je le pense vraiment. Je ne dis pas « bon écrivain », nuance, mais juste « écrivain », au sens où il aurait bien fallut qu’un jour je me mette moi-même à écrire.

Et que je n’arrête plus. Ou bien que lorsque j’arrête, j’y revienne finalement avec plus d’envie qu’auparavant, si c’est possible.

J’entasse les poèmes et les fanfictions, mon coeur se réchauffe face à mes lecteurs. Je ne comprends pas pourquoi ils me lisent, mais je suis honorée qu’ils le fassent et qu’ils prennent la peine de me le signaler. Qu’ils me laissent des petits mots, si tendres que j’en viens à sentir ma gorge se nouer.

Il n’y a qu’une histoire que je n’ai jamais réussis à écrire : celle de ma vie. Ma famille entière (je ne compte pas mon père dans cette formule) l’attends avec une certaine impatience. Ma mère raconte pendant que je consigne ses mots. Mais les souvenirs sont encore douloureux, pour nous tous.

Alors c’est par brides que je vous conte mon enfance. A demi-mots. Quand j’étais petite, j’étais prédestinée à être écrivain. Oui. Parce que ma vie constituait déjà la matière d’un grand roman (angoissant et n’en finissant pas). Et qu’un jour je le taperais pour vous.

Dans la vitrine, ce dessin…

Classé dans : Le reste — 17 février, 2009 @ 3:52

scans046.jpg

[Ils l'ont affiché. Je n'ai jamais compris pourquoi, mais je suis contente pour mon dessin. Ca doit lui faire plaisir.]

Une Maman -

Classé dans : Feuille ou clavier — 17 février, 2009 @ 3:45

Farfouillage dans mes poèmes. Je relis celui-ci. Une pensée pour ma maman… que j’aime tant.

UNE MAMAN,

Une Maman,

Une Maman, je vais te dire,
Tout ce que c’est, tout c’que ça fait,
Une Maman, écoute moi,
C’est tout ça, oh oui tout ça.

Une Maman souvent ça rechigne,
A te laisser t’embourber,
Mais ça sait bien que les épines,
Sont nécessaires pour avancer.

Une Maman ça te regarde,
Prendre quelques années,
Mais pour elle mon ptit gaillard,
Tu resteras un grand bébé.

Une Maman ça a mal à la tête,
A chaque accouchement,
Et quand ses marmots grandissent,
C’est toujours, toujours trop vite.

Une Maman, c’est la première,
A t’étreindre contre sa poitrine,
Et à baisser les lumières,
Quand quelque chose te chagrine.

Une Maman ne te quitte pas,
Au tout premier faux pas,
Ca te prends juste près de soi,
Te gronde et t’aime, juste comme ça.

Une Maman, ça a pas d’rides,
Mais une Maman c’est fragile.
On en prends soin, tout hésitants,
Parce c’est celle qu’on chérie tant.

Une Maman, c’est pas invincible,
Ca tremble aussi, ça pleure desfois,
Quand ça arrive, pas difficile,
C’est à notre tour d’ouvrir les bras.

Une Maman, tu vois, ptit gars,
C’est un cadeau qu’tout l’monde a pas,
Une Maman, c’est merveilleux,
Et faut l’aimer à qui mieux mieux.

 

Ak-

Dans ma Bulle.

Classé dans : Le reste — 22 décembre, 2008 @ 5:06

DMB 

[Need Feutre Noir.]

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